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Absorption de sept dattes au matin et l’impact de la croyance en son efficacité sur la guérison

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Date de publication : 03-12-2016

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Question

J’ai une question concernant la consommation de dattes et la magie. Peut-on consommer sept dattes de n’importe quelle espèce ou faut-il privilégier l’espèce dite adjwa ? S’il faut adopter cette espèce, les dattes doivent-elles être de celles cultivées dans le périmètre dit Alia ? L’absorption des dattes n’est-elle efficace que quand elle a lieu avant l’ensorcellement de l’intéressé ? N’est-elle efficace qu’après un ensorcellement ? L’est-elle dans les deux cas de sorte à avoir une vertu préventive avant l’ensorcellement et une vertu curative après ? N’est-elle efficace que pour celui qui croit au hadith relatif au sujet ou l’est-elle pour tout musulman ?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Louanges à Allah

Premièrement,al-Bokhari (5445) et Mouslim (2047) ont rapporté d’après Saad ibn Abi Waqqas (P.A.a) que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : Celui qui absorbe chaque jour au matin sept datte adjwa sera à l’abri de l’empoisonnement et de l’ensorcellement durant le jour.

La plupart des ulémas soutiennent que ladite vertu est non seulement réservée aux dattes médinoises mais à l’espèce adjwa cultivée dans les hauteurs de Médine en particulier. Ils tirent leur argument de cette tradition. Leur avis est plus plausible parce que conforme au sens apparent du hadith. D’autres ulémas soutiennent la portée générale du hadith et estiment que toutes les espèces de datte protègent de l’empoisonnement et de l’ensorcellement. Parmi ces ulémas figurent cheikh Abdourrahman Saadi, cheikh Abdoul Aziz ibn Baz et cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). Ceci est déjà expliqué dans le cadre de la réponse donnée à la question n°205041. D’autres ulémas pensent que le hadith ne concerne que les médinois et leurs voisins en raison d’une donnée naturelle liée à leur milieu.

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : Ce hadith véhicule un discours destiné particulièrement aux médinois et à leurs voisins.  Extrait de Zaad al-Maad (4/90).

Deuxièmement, le hadith indique clairement que l’absorption matinale de dattes protège contre la magie. Elle peut encore être efficace après un ensorcellement. Car on sait que l’ensorcellement peut être annulé par un traitement continu et par l’exorcisation religieuse. Puisque le sorcier peut s’attaquer une nouvelle fois à la personne soignée, on conseille cette dernière de poursuivre le traitement en prenant sept dattes chaque jour jusqu’à sa guérison et son immunisation avec la permission d’Allah contre les méfaits des magiciens et des démons.

Troisièmement, celui qui applique le contenu du hadith peut en éprouver l’efficacité, même s’il n’y croyait pas. Cela est attesté par l’histoire de la victime d’une morsure de serpent qui fut soignée grâce à la récitation de la Fatiha.

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : Ce hadith révèle que la victime d’une morsure de serpent fut guérie grâce à la récitation de la Fatiha sur lui. Cette thérapie se substitua à tout autre remède et fut, peut-être, plus efficace que tous en dépit des inconvénients du milieu qui résident dans le non appartenance à l’islam des membres de la tribu concernée et leur avarice et leur manque d’hospitalité. Qu’est-ce qui se serait passé en l’absence de ces inconvénients ?  Extrait de Madaaridj as-salikiine (1/79).

Cependant, la croyance au hadith rend le remède plus efficace et renforce sa réceptivité par l’âme. Ceci (l’effet de la croyance) se constate dans tous les médicaments et reste plus ressenti dans les maladies psychologiques que dans les maladies organiques.

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : «Bon nombre de traitements sont rendus plus efficaces à cause de la croyance, la bonne disponibilité à les recevoir et leur parfaite administration. Les gens ont constaté des choses étonnantes dans ce domaine. L’explication en est qu’on est plus disposé à recevoir le traitement. L’âme s’en réjouit et en tire une force qui procure de la résilience concrétisée par un réchauffement intérieur. Cet état élimine l’élément nocif.

Contrairement, beaucoup de médicaments peuvent être efficaces dans le traitement d’une affection mais leur efficacité reste entravée par le manque de confiance qu’ils inspirent au patient, sentiment qui se concrétise par une indisponibilité personnelle à réagir favorablement au traitement et partant son inefficacité totale.

Voyez comment ceci s’applique au plus important des remèdes et médicaments, celui qui en est le plus utile pour les corps et les cœurs, ici-bas comme dans l’au-delà, à savoir le Coran qui demeure un remède pour toutes les maladies ! Voyez comment il devient inutile aux cœurs qui ne lui reconnaissent aucune vertu thérapeutique ! Pire, son usage les rendrait même plus malades ! Pourtant aucun remède destiné au traitement des maux des cœurs n’est plus efficace que le Coran. En vérité, il demeure le médicament le plus parfait, celui qui ne laisse subsister aucune trace de maladie, celui rend le corps parfaitement sain et lui confère une immunité totale contre toute atteinte.

Toutefois, l’éloignement des cœurs du Coran, l’absence d’une croyance ferme qui exclut le doute (par rapport aux vertus thérapeutiques du Coran), l’abandon de son usage et son remplacement par des médicaments de fabrication humaine, prive des gens du remède qu’il apporte.

L’entêtement dans l’abandon du Coran favorise le recours aux pratiques traditionnelles qui n’empêchent pas les maladies chroniques de s’attaquer aux cœurs. Patients et médecins s’accommodent des traitements habituels accompagnés par l’apport de leurs marabouts et ceux qu’ils vénèrent et nourrissent une bonne opinion à leur égard. Ce qui aggrave le mal et enracine la maladie. » Zaad al-Maad (4/92).

Allah le sait mieux.

Source: cheikh Muhammad ibn Outhaymine (Rencontre mensuelle 17)